Historique
Le chevet, daté du 11e ou du 12e siècle, d'époque romane, est la partie la plus ancienne de l'édifice. L'église a été reconstruite à partir de 1860, sur les plans de l'architecte Godineau. L'ancienne église avait subi plusieurs phases de travaux : la charpente était du 15e siècle, la façade ouest du 18e siècle. Un petit clocher s'élevait au-dessus de celle-ci. La sacristie, conservée après 1860, a été construite en 1834. La taille de l'église, trop petite pour accueillir tous les fidèles, ainsi que son état de vétusté, qui nécessitait des travaux trop coûteux, ont motivé sa reconstruction.
Description
L´église, de style néo-roman, comprend une nef unique à quatre travées, un transept, un clocher, et un chevet semi-circulaire. Elle ouvre à l´ouest par une façade en pignon. Celle-ci est constituée de trois niveaux : le portail en plein cintre, sans tympan et à trois ressauts, encadré par des colonnes engagées à chapiteaux ; un niveau intermédiaire séparé du portail par des modillons, et comprenant trois ouvertures en plein cintre, dont deux aveugles, encadrées par quatre colonnes dont deux engagées, aux extrémités ; le niveau supérieur, celui du comble, marqué par une seule ouverture aveugle en plein cintre. Une croix en pierre marque le faîte du pignon. Comme la façade, les murs nord et sud de la nef sont divisés en deux, au tiers de leur hauteur, par un bandeau mouluré. Chaque mur extérieur de la nef est scandé par quatre contreforts plats qui distinguent les travées. Chaque travée est éclairée par une baie haute et étroite en plein cintre, à l´exception de la quatrième travée qui ouvre au nord par une telle baie plus une petite porte, et au sud par un oculus surmontant un petit portail. Ce dernier, en plein cintre et sans tympan, comprend deux ressauts et est encadré de chaque côté par deux colonnes engagées. Une corniche court au sommet des murs sud et nord de la nef. Elle présente de chaque côté une série de vingt modillons sculptés. Le clocher, haut de 42 mètres, s´élève au-dessus du bras sud du transept. Il est construit en pierre de taille et possède une flèche hexagonale. Il est flanqué à l´ouest par une tour engagée abritant l´escalier à vis. Il comprend trois niveaux, en dehors de la flèche, chacun marqué par une corniche à modillons, sculptés pour ce qui concerne le troisième niveau. Le côté sud du second niveau porte l´horloge. Le troisième niveau ouvre de chaque côté par une double baie à voussure en plein cintre, deux ressauts, deux colonnes de part et d´autre, et une colonnette centrale. Dans l´angle sud-est de l´église, formé par le clocher et le chevet, se trouve la sacristie, accessible par le chœur. Sa façade sud, en pignon, est encadrée par deux contreforts plats et éclairée par une baie en plein cintre. Une croix en pierre marque le faîte du pignon. Le chevet de l´église, dont le toit est légèrement plus bas que celui de la nef, se termine par une abside scandée par quatre colonnes à chapiteaux. Celles-ci s´arrêtent au niveau antérieur à la surélévation du 19e siècle. L´abside ouvre par cinq baies en plein cintre : une baie axiale, deux au sud, dont l´une donne dans la sacristie, et deux au nord. Chacune est encadrée par deux colonnes engagées à chapiteaux. Enfin, le côté est du bras nord du transept est flanqué d´une niche hors œuvre. Le bras nord du transept est, comme le bras sud, éclairé par une baie en plein cintre haute et étroite.
L´accès à l´intérieur de l´église se fait par quatre portes : la porte principale à l´ouest, deux petites portes de part et d´autre de la nef dans la quatrième travée, et une petite porte sur le côté ouest du bras nord du transept. L´intérieur comprend une nef et un transept voûtés en berceau plein cintre. La voûte est en pierre. Cinq doubleaux retombant sur des colonnes engagées, divisent la nef en quatre travées. La limite entre la nef et le transept est marquée par une double colonne engagée. Le sol de la nef et du transept est couvert de dalles de pierre blanche. Un enduit à faux joints rouges orne les murs et la voûte de la nef et du transept. Le choeur, auquel on accède par un emmarchement de deux degrés, est désaxé par rapport à la nef. Il comprend une travée droite puis l´abside, séparées par un décrochement dans la voûte et par deux colonnes engagées à chapiteaux. Les murs et la voûte du choeur sont peints en blanc. Le dallage est fait de carrés de pierre joints par des ronds rouges et jaunes. A droite, côté sud, une petite porte donne accès à la sacristie. Comme à l´extérieur, les cinq baies en plein cintre qui éclairent le chœur, sont encadrées par deux colonnes engagées à chapiteaux.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan en croix latine |
Couvrements |
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Couvertures |
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Escaliers |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Les chapiteaux montés au 19e siècle pour orner le portail ouest, le petit portail sud et la nef, présentent de nombreux sujets d´ornementation : motifs végétaux et géométriques, créatures fantastiques, figures humaines, etc. On observe aussi une succession de figures, grimaçantes pour certaines, fantastiques pour d´autres, sur la série de modillons qui ornent la corniche de la nef et du clocher. Ces thématiques sont reprises des chapiteaux du chevet et du chœur, d´époque romane. Peints en rouge et vert pour ceux situés dans le chœur, ceux-ci représentent, entre autres scènes, un oiseau s´attaquant à un homme, ou encore des oiseaux dans des rubans faisant office de feuilles d´eau. Ces représentations sont plutôt rare pour la première, plus présente sur les côtes marécageuses de Saintonge et d´Aunis pour la seconde. Une frise sculptée et peinte court à l´intérieur de l´église tout le long de la nef et du transept, au tiers de la hauteur du mur. Elle alterne les motifs géométriques et végétaux. Les colonnes qui séparent les travées de la nef, sont peintes de différents motifs rouges sur fond jaune : lignes, croix, fleurs... |
Informations complémentaires
L´église est construite sur un site anciennement occupé, comme le montrent les sarcophages d´époque carolingienne découverts tout autour. La paroisse « Sainte-Marie de Montamisier » est citée pour la première fois en 964. De l´église primitive, il ne reste que l´abside romane. Le bâtiment comprenait une nef à trois travées, couverte par une charpente du 15e siècle. La façade portait la date de sa reconstruction, en 1731. Une porte donnait déjà au nord. Au 17e siècle, l´un des autels latéraux étaient dédié à sainte Quitère, patronne de la paroisse, à laquelle un pèlerinage était rendu tous les 22 mai, jour de foire. Avant la reconstruction du 19e siècle, c´est à sainte Rose et saint Fiacre que les deux autels latéraux étaient dédiés.
Vouée à Notre-Dame-de-l´Assomption, l´église de Montamisé relevait du chapitre de Notre-Dame-la-Grande de Poitiers, tout en ayant des liens avec les seigneurs de la Roche de Bran, réputés ses fondateurs. A proximité de l´église, là où s´élève maintenant le cèdre, se trouvait d´ailleurs le poteau de justice de la Roche de Bran, tandis que le seigneur de la Roche de Bran disposait d´un banc dans le chœur. Cette prédominance est contestée au 17e siècle par le chapitre de Notre-Dame-la-Grande. Un arrêt du Parlement de Paris du 23 avril 1646, reconnaît au chapitre ses prérogatives, et lui octroie un banc à droite du choeur, le côté le plus noble, le seigneur de la Roche de Bran conservant un banc en pierre côté gauche et le droit de sépulture dans la choeur.
Cette remise en cause ne freine pas la générosité des seigneurs de la Roche de Bran envers l´église de Montamisé. En 1604 et 1605 déjà, le seigneur d´alors, André Richard engage des charpentiers pour refaire la couverture de l´église. Celle-ci est décrite à cette occasion : elle comprend un clocher qui devra être refait « pour y mettre et porter les quatre cloches ». En 1611, Richard, qui fait graver cette date sur son banc en pierre, commande à Jehan Bajoux, oncle et neveu, tailleurs de pierre à Poitiers, la confection d´un grand autel « à deux parements et, de chaque côté, à deux portes rondes avec des moulures et carrelages, et un chérubin sur chacune d´elles. Au milieu et au-dessus il y aura un fronton relevé par le milieu et au bas duquel au-dessus de la table il y aura une niche pour y mettre un calice, le tout de pierre de taille, avec deux marches autour de l´autel, et un marchepied en bois. Le choeur sera pavé, on conservera la tombe du défunt curé, les vitraux seront refaits, les deux bancs de pierre qui sont à côté du choeur et qui appartiennent au seigneur de la Roche de Bran seront refaits, avec une genouillère dans le banc du seigneur qui sera rehaussé, et y seront gravées les armes du sieur Richard et de son épouse. La table de l´autel sera une pierre prise au cimetière. Les laboureurs de la paroisse transporteront les pierres nécessaires aux travaux ». En 1638, tout en faisant reconstruire le presbytère, Laurent Richard fait poser de nouveaux bancs en bois, à côté du banc en pierre de sa famille. Le 17 juin 1640, il fait donation à l´église de Montamisé, pour la décorer, de deux tableaux l´un pour le grand autel, représentant le Sacré Cœur, et l´autre pour l´autel de sainte Quitère, représentant le martyre de saint Laurent. Il donne aussi un devant d´autel à fonds blanc et fleurons incarnas et bleus, des vêtements liturgiques aux armoiries des Richard, quatre grands chandeliers, un calice d´argent ciselé et ouvré avec la patène semblable, pour servir lors des offices que Richard et ses successeurs feront dire. Quelques décennies plus tard, en juin 1717, le sieur Pascault, vitrier, restaure les vitraux, soit treize panneaux. Sous l'Ancien Régime, l'église sert de sépulture à plusieurs notables de la paroisse : un enfant de Herni de Fourny, seigneur de la Roche de Bran, y est inhumé le 18 juin 1664 ; le curé Nicolas Grandvillain, le 2 avril 1714 ; François Thoreau, seigneur de la Roche de Bran, le 1er juin 1763. En 1782 et 1783, M. Esperon de Beauregard, qui vient d´acheter la Roche de Bran, fait preuve de la même générosité que ses prédécesseurs en finançant la restauration « du grand vitrail » de l´église et de sa couverture. En 1784, il fait démolir l´antique banc en pierre dévolu aux seigneurs de la Roche de Bran. Ce banc est décrit à cette occasion. Il mesure deux pieds de haut, cinq de large et sept de long, est appuyé à un des piliers à l´entrée du choeur, à cheval sur la balustrade qui sépare le choeur de la nef. De part et d´autre de la porte d´entrée du banc, sont gravées deux blasons : l´un portant trois vols d´oiseaux sans timbre ni couronne, l´autre d´azur au chevron d´or accompagné de trois merlettes de sable, deux en chef et une en pointe, timbré d´un casque et soutenu par deux griffons, avec le chiffre 1611. Ces armoiries se retrouvent, dit le descripteur du banc, sur la porte d´entrée du presbytère en date de 1638, et dans la chapelle de la Roche de Bran. Le vieux banc est remplacé par un banc en bois dont le dossier mesure six pieds de haut, cinq de large et neuf de long. Sur le dossier sont sculptées et peintes les armoiries de M. de Beauregard, accolées à celles de son épouse.
Lorsque la Révolution survient, un état de la paroisse vers 1791 indique que « l´église est de bonne grandeur, les murs et la charpente et couverture solides, bien saine et susceptible de décoration sans grande dépense ». En l´an II, l´église, désormais appelée temple de la raison, sert aux assemblées de la population. Un an plus tard, deux cloches sont réquisitionnées pour être fondues à Poitiers. Après le Concordat et le rétablissement du culte, l´église, alors commune à Montamisé, Buxerolles et Bignoux, se trouve en très mauvais état. A plusieurs reprises entre 1805 et 1815, le conseil municipal vote des réparations dans l´urgence pour la nef et le choeur, mais le manque d´argent empêche d´aller plus loin. En 1816 et 1817, des travaux plus importants sont réalisés par Michel Rabier, entrepreneur à Poitiers, sous la conduite du sieur Charles, architecte, puis de l´architecte Servant. La voûte du choeur est surélevée de deux mètres et reconstruite en brique et enduite en plâtre, tandis que les deux piliers supportant le doubleau d´entrée du choeur sont renforcés. Après travaux, le doubleau culmine à 5,50 mètres. La pierre utilisée provient des carrières de Bonnillet. En 1818, la couverture de la nef, en tuile plate, et du clocher, en ardoise, est refaite par Rabier. Le devis estimatif des travaux donne la superficie de la toiture, soit 360 mètres carrés. Les murs extérieurs sont blanchis et tous les vitraux, notamment les trois du choeur, sont refaits. En 1834, le curé abandonne à la commune une parcelle de terrain attenant à l´église au sud pour y construire, à ses frais, une sacristie. Les travaux sont confiés à Louis Baillargeaux, entrepreneur à Poitiers. Une ouverture est pratiquée dans le mur de l´église pour y établir la porte de la sacristie. De nouvelles réparations importantes sont pratiquées sur l´église en 1837. En 1839, le conseil municipal commande la réparation des deux autels latéraux, et la pose de culs de lampes dans le choeur pour recevoir des statues que la fabrique a acquises. D´autres travaux ont lieu sur la toiture et dans la sacristie à partir de 1847. En 1851, l´installation d´une tribune par la fabrique, pour palier à l´affluence de plus en plus grande des fidèles, se solde par des dégradations aux murs et à un pilier intérieur de l´église. D´une superficie de 230 mètres carrés, l´église apparaît ainsi trop petite pour la population. En 1859, le curé réclame de nouvelles réparations, en raison du « triste état de l´absyde de l´église et l´écartement de jour en jour plus menaçant de ses murs ». Déjà fortement mis à contribution pour la reconstruction du presbytère, le conseil municipal refuse.
Pourtant, le 8 janvier 1860, après qu´une tempête ait emporté une partie de la façade et l´ancien clocher qui s´y trouvait, le conseil municipal demande l´établissement de plans et de devis pour la construction d´une nouvelle église. Il s´agit d´allonger la nef de 3,50 mètres, et de construire en façade un clocher de 6 mètres de profondeur. Le projet est confié à l´architecte de la ville de Châtellerault, Godineau, et une souscription publique est lancée. Les travaux commencent rapidement mais l´argent manque, malgré l´octroi de plusieurs secours par l´Etat. En décembre 1862, la nef est achevée mais il reste encore à construire le clocher, dont seule la base a été édifiée, finalement sur le côté sud de l'église. L´architecte Godineau présente de nouveaux plans à l´automne 1864 : il prévoit un clocher à trois niveaux, avec flèche, quand il n´était prévu au départ d´élever le clocher qu´au même niveau que la nef. Les travaux qui commencent sont conduits par l´entrepreneur André Jacques. Au printemps 1866, la nef, la chapelle latérale placée sous le clocher et le clocher lui-même son terminés. Reste notamment à sculpter les modillons et les chapiteaux du clocher, à installer les cloches dans un beffroi en bois, et à construire la chapelle latérale nord, ce qui nécessite de décaler un peu la rue. Mais déjà en 1868, on parle de renforcer l´église, fortement mise à mal par les coups de vent qui soufflent sur la colline où elle est construite. Le 12 novembre 1872, l´évêque de Poitiers vient inaugurer l´horloge placée dans le clocher et fournie par les frères Lussault, horlogers à Marçay. Enfin, le dimanche 25 octobre 1874, après quatorze ans de travaux, l´évêque consacre la nouvelle église de Montamisé. Le nouveau chemin de croix est béni le 19 octobre 1881.
Dès février 1890, à la suite d´une tempête, des réparations sont effectuées sur la toiture. Une grande partie des ardoises a été emportée, une partie du faîtage également. Une nouvelle tempête dégrade une partie du toit en mai 1931. L´intérieur ne subit que des réaménagements mineurs au cours du 20e siècle. Dans les années 1940, les lustres font place à des appliques, l´autel, la voûte et le chœur sont blanchis, une teinture recouvre la partie basse des murs du choeur. En 1955, une nouvelle horloge, fournie par l´entreprise Lussault de Tiffauges (Vendée), est installée. Des travaux de réfection du choeur ont eu lieu en 1992 : brossage et rebouchage des trous et des fissures, remise en état de la voûte, peinture des murs en blanc pour la partie haute, en couleur de pierre pour la base, ce qui a fait disparaître les faux joints rouges, identiques à ceux encore visibles dans la nef et le transept.
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA86004308 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Communauté d'Agglomération de Poitiers |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2006 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Poitiers |
Citer ce contenu |
Église paroissiale Notre-Dame, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Poitiers, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/229103f4-4819-4b2a-bab9-cb62f863e4e1 |
Titre courant |
Église paroissiale Notre-Dame |
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Dénomination |
église paroissiale |
Vocable |
Notre-Dame |
Statut |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Montamisé , place de l' Eglise
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: le Bourg
Cadastre: 2004 AL 115